Livre II
	 
		
	II – 1
	Le vide contient le Rien,
	de là naît le Un.
	Le Un et le Rien font le Deux.
	du Rien, du Un et du Deux naît le Trois.
	Et ainsi jusqu’à la multitude dénombrable.
	C’est pourquoi le Vide est source de toutes choses.
	
 
	II – 2
	Le plus est l’opposé du moins,
	le plein est l’inverse du vide:
	dans l’imaginaire les contraires
	se confondent dans l’unité
	et se conjuguent au réel.
	C’est pourquoi Yin et Yang
	gouvernent le monde.
	
	II -3
	L’esprit accède à des vérités
	qui dépassent la logique:
	pourtant la compréhension humaine
	ne peut englober le Tao.
	C’est par le vide parfait
	que le Saint perçoit la multitude,
	la réduisant à rien.
II - 4
	L’évolution du monde
	obéit au Tao dans les liens
	des formes et des êtres.
	Du Yin au Yang
	se lient tous les possibles
	d’où naît la réalité
	sous le regard indifférent du Saint.
	
	II – 5
	Se conformer à la nature
	c’est épouser le Tao
	dans la sagesse	commune.
	Accéder à la réalité
	des formes spirituelles
	c’est parvenir à la quiétude.
	Ressentir la conjugaison
	des relations universelles
	amène à l’Illumination.
	
	II - 6
	Le Tao est de toujours :
	Il est l'esprit et la matière du monde.
	Les hommes en appellent aux dieux
	qu'ils ont placés dans la nature.
	Le Sage n'attend rien des dieux,
	il se conforme au Tao
	et vit dans la confiance.
	Le Saint adhère au Tao
	et le Tao l'illumine.
	Bien et mal sont invention des hommes.
II - 7
	La fleur capte l'eau et le soleil
	pour son bien-être dans le Tao.
	Adopter le non-agir,
	c'est préserver le souffle vital.
	c'est pourquoi le Sage
	en suivant la nature,
	use de ceci ou cela avec mesure.
	Se conformer au Tao
	produit le bien-être des hommes
		
	II - 8
	Dans le Tao de toujours
	la graine amère donne des fruits sucrés.
	Les événements de la nature
	accompagnent les sociétés humaines.
	Coutumes et lois varient
	dans les pays du monde,
	mais toutes ne se valent pas
	pour permettre l'harmonie entre les êtres.
	Le Prince qui se conforme au Tao
	fait le bien-être de son peuple.
II - 9
	
		Le délire de Li Fu
L’avait rendu insensible au Yin et au Yang.
		Il pensait le Tao sans plus le vivre
Oubliant que le monde s’y conforme.
		Dans l’harmonie des relations universelles
La lumière d’une Dame Yin
		Vint l'éclairer,
Et Nuage de pluie le rendit à la réalité du 
		monde.
Revenir à la source, c’est adhérer au Tao.
		
		II – 10
		
		Li Fu, assis sur la berge
		
		Laissait danser ses pensées au fil de 
		l’eau,
		
		Indifférent aux signes.
		
		Dame Yin apparut dans le soleil,
		
		Et Li Fu s’émerveilla de son regard.
		Ses larmes de joie coulèrent en abondance
		
		Se mêlant aux flots qui couraient à ses 
		pieds.
		
		Ressentir le Tao dépasse la simple émotion.
	
 
	
 
				
				   
				   menu >